Samedi 26 novembre, sur la place Bellecour, en plein cœur de Lyon, se sont réunis Lyonnais et Lyonnaises afin de marcher contre les Violence Sexiste et Sexuel faites aux femmes. Cette marche a été organisée par le Collectif Droits des Femmes 69 dans le contexte du festival Brisons le Silence. Nous nous sommes rendus sur place.
Pancartes, écharpes violettes et revendications, voici l’ambiance que l’on pouvait retrouver dans le centre de Lyon ce samedi 26 novembre. Femmes et hommes, lyonnais et lyonnaises, la marche contre les Violences Sexistes et Sexuelles a rassemblé près de 3 500 personnes selon la préfecture et 8 000 selon les organisateurs-ices. Parmi eux, l’association Filactions était présente tout au long du festival « Brisons le silence » qui s’est tenu du 12 au 27 novembre. Pour rappel, ce festival est organisé dans le contexte de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes du 25 novembre. En 2021, au Planning familial du Rhône, 59 % des consultations représentaient des patient·es venu·es pour une situation de violence sexuelle ou conjugale.
À cette occasion de nombreux événements culturels tels que des pièces de théâtre ou des expositions ont eu lieu à Lyon. Comme l’année précédente, la marche a commencé par un happening « Femmes en blanc » à 14 h sur la place Bellecour. Également organisé par Filactions, un petit groupe de femmes vêtu d’une combinaison et d’un masque blanc portaient des pancartes nommant les différentes violences faites aux femmes. « Giflées », « séquestrées » à l’annonce des pancartes les femmes en blanc tombaient une par une au sol. Cette mise en scène permet à l’association Filactions de dénoncer les violences faites aux femmes et symbolise les féminicides qui ont lieu tout au long de l’année.
« Ovaires et contre tous »
Malgré le froid qui se faisait ressentir, dans les rues de Lyon, tout au long de l’après-midi, on pouvait entendre crier en boucle le slogan : « Solidarité avec les femmes du monde entier ». Parmi les pancartes « Ras le viol » ou encore « Ovaires et contre tous » nous avons croisé le collectif #NousToutes. Amandine, étudiante en sciences sociales et engagée chez #Noustoutes, s’est déplacé dans l’espoir d’amener de la visibilité au mouvement. Selon elle, « il est temps d’agir et de régler les problèmes de notre société ». Amandine fait partie du mouvement depuis le lycée. Au début, il s’agissait d’une occasion pour remplir son CV, mais son implication au cœur du collectif a continué à la fac, où elle mène des actions de prévention comme une formation pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Cette marche est pour elle l’occasion de toucher le grand public.
Au milieu de nombreuses femmes, la solidarité était également présente du côté du sexe masculin. Dans la foule, Thomas, étudiant en informatique, n’est pas militant mais il n’hésite pas à se déplacer pour participer aux manifestations. Le jeune homme nous avoue être sensibilisé grâce à sa copine qui le tiens régulièrement au courant des actualités concernant les luttes féministes. « Aujourd’hui je suis présent pour soutenir la cause, voir comment ça évolue, ce qui se dit et comment ça se passe aussi ». C’est la deuxième année que Thomas est au rendez-vous pour la manifestation. Pour l’année 2022, l’association #NousToutes a annoncé que 147 femmes sont mortes sou les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, d’autre part, entre 2011 et 2018 94 000 femmes en moyenne sont victimes de viol ou de tentatives chaque année.
Une nouvelle loi adoptée par l’Assemblée nationale
Dans ce sens, à Paris, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, on vient tout juste d’adopter in extremis une proposition de loi faite par les Républicains pour lutter contre les violences conjugales. Adopté à 41 voix pour et 40 contre, le texte prévoit la création d’une « juridiction spécialisée aux violences intrafamiliales ». Les violences conjugales concernent aussi bien les violences physiques (coups et blessures), psychologiques (harcèlement, menaces, insultes) que les violences sexuelles (viols, attouchements). Celles-ci peuvent être commises sur une femme ou un homme, au sein d’un couple marié, pacsé ou vivant en concubinage. Pour des associations telles que Filactions, le festival « Brisons le silence » et les manifestations comme celle qui a eu lieu samedi 26 novembre, sont le moyen de faire de la prévention et d’éduquer le grand public.