Cette année, et peut-être plus que les autres, le décalage des saisons et le réchauffement climatique est flagrant. Les températures ont été douces tout l’hiver, les arbres ont d’ores et déjà commencer à fleurir et le manque de neige se fait ressentir en station. Cette année, les sports d’hiver n’ont pas été au meilleur de leur forme.

Papier d’introduction compris dans un dossier sur le sujet : Sport d’hiver 2023. Article écrit lors d’un cours du Master 1 Nouvelles Pratiques Journalistique

C’est maintenant officiel, 2022 a battu des records en termes de températures. L’année qui vient de passer est un symbole du réchauffement climatique. Selon Météo France : « sur l’ensemble de l’année, la température a atteint 14,5 °C en moyenne sur la France ». 2022 est l’année la plus chaude jamais enregistrée sur l’hexagone. Autre exploit de cette année, le manque de précipitation. Aujourd’hui, on compte 25 % de déficit pluviométrique en moins que les années précédentes. Sans pluie et avec des températures trop douces pour la saison, la neige n’a pas eu le temps de s’installer dans nos montagnes françaises.

Une piste sur deux fermées au niveau national

Les chiffres sont là, au milieu des vacances de Noël, c’est en moyenne une piste sur deux qui est resté ouverte au niveau national. Autrement dit, la moitié des pistes du territoire ont été fermées en début de saison hivernale. Personne sur les pistes. En France, toutes les stations n’ont pas pu ouvrir aux amateurs de sport d’hiver. Résultat, les zones ouvertes se sont concentrées principalement dans les Alpes du Sud, dans l’Oisans, la Haute Maurienne ou encore la Tarentaise. Les autres massifs ont rencontré davantage de difficultés à maintenir leurs stations ouvertes. Certaines ont eu un taux d’ouvertures de pistes inférieur à 50 % selon Domaines skiables de France (DSF). À la suite de ce manque de neige, sur tout le territoire français, la fréquentation des domaines skiables a baissé de 8 % en comparaison à la même période de l’année passée.

Le recours à la neige de culture : une tragédie pour l’environnement

Au niveau professionnel, le manque de neige a beaucoup posé question. En plus du manque de vacanciers, de nombreuses compétitions ont été annulées. Cette nouvelle a fait froid dans le dos aux stations des Alpes du Sud qui ont fait le choix d’avoir recours à de la neige de culture pour assurer leur saison. La question se pose : doit-on avoir recours à la neige artificielle pour sauver les sports d’hiver ?

Les stations de ski sont un ensemble économique et social qui dépend essentiellement de la neige à synthétiser Guillaume Desmurs sur France Inter. Le journaliste spécialisé dans l’univers outdoor et la montagne a déclaré : « aucune station ne peut fonctionner correctement sans neige de culture ». La neige artificielle est donc une solution inévitable. Il nous semble cependant nécessaire de rappeler que la création de neige de culture nécessite l’utilisation de trois sources : l’eau, le froid et l’électricité, qui sont elle-même des secteurs sous tension en cette saison 2022/2023. L’inflation et la montée des prix de l’électricité ont incité de nombreuses stations à augmenter leurs prix. Mais les Français sont-ils prêts à dépenser plus pour s’offrir des vacances de ski ?

Le manque de neige n’est malheureusement pas qu’un problème saisonnier. Selon un récent rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’Europe se réchauffe plus vite que le reste du monde. Les stations sont à la recherche de solutions durables.

Une nouvelle manière de profiter du sport d’hiver

Pour faire face au manque de précipitations, certaines stations misent sur la diversification de leurs activités hivernales. À Abondance, en Haute-Savoie, le club Expert pilote propose des stages de glisse sur glace. Cette fois, au lieu des traditionnels skis les amateurs de sensations fortes utilisent des pneus. Alban Pagnot, moniteur du club, apprend aux débutants comme aux passionnés à piloter sur la neige.

Chien de traineau, VTT sur neige ou encore randonnées, les stations misent sur de nouveaux sports d’hiver pour attirer les touristes. En montagne, les professionnels attendent beaucoup de la saison estivale pour rattraper les ratés de cet hiver.