Marie est étudiante en Information-Communication à l’université Lyon 2, mais elle est aussi et surtout militante. La jeune femme nous accueil dans le local du syndicat étudiant UNEF (Union Nationale des Etudiants de France) et nous raconte avec conviction l’histoire de son engagement.

Nous rejoignons Marie en plein cœur des bâtiments de l’Université Lyon 2. Sur le campus Portes des Alpes, le local du syndicat UNEF est placé entre la cafeteria et les amphithéâtres universitaires, symboliquement au cœur de la vie étudiante. Béret noir sur la tête, Marie nous accompagne dans une des salles de réunion. Lieu plus tranquille pour nous faire le récit de son engagement.

Marie a toujours senti qu’elle était engagée « la politique ce n’est pas que des idées, c’est mon vécu, c’est qui je suis et qui je fréquente ». Depuis son enfance, la jeune femme a fait face aux questions d’harcèlements, de féminismes, de droits LGBTQ+ et d’avis politiques divergents. Au cœur d’une famille qui soutient des idées de droite, Marie comprend dès le collège qu’elle défend plutôt l’idéologie des partis de gauche. Jeune, elle ne cherche pas à se politiser, mais elle s’intéresse de près à la campagne de la présidentielle de 2017 et aux idées de Mélenchon. C’est après une longue période de confinement chez ses parents, en arrivant à l’université, qu’elle ressent un sentiment d’impuissance qui la pousse à passer à l’action.

Découverte de l’UNEF et de la tendance TACLE

Seule, mais armée de son envie et de ses idées, Marie décide de sortir dans la rue manifester lors de la Journée des Droits de la femme. Au cours de cet événement, elle croise des camarades de l’université et découvre le syndicat UNEF. C’est de cette manière la jeune femme choisie de partager son temps en dehors des cours avec des personnes qui partagent ses valeurs et ses convictions. Elle adhère alors à l’UNEF et à la tendance TACLE (Tendance Action Collective et Lutte Etudiante) du syndicat.

La toute nouvelle militante le reconnaît, suivre des cours universitaires et participer aux actions militantismes n’est pas facile. Il n’y a pas d’aménagement d’emploi du temps possible. Mais, pour Marie, il s’agit d’un choix. Plus que ça, il s’agit d’un outil pour agir. « Je viens récupérer les clés du bureau à 9 h alors que mes cours ne commencent qu’à 12 h, mais c’est un choix, c’est un plaisir pour moi ». Elle se rappelle les actions menées en plein hiver, dehors, les mains gelées par le froid pour distribuer des tracts et inviter les étudiants à se mobiliser. Une règle lui permet de suivre sereinement son emploi du temps, elle s’interdit de sécher les cours. Il faut savoir faire des sacrifices, nous confie-t-elle.

« L’intime est politique. »

La tendance TACLE est pour la jeune femme une vraie manière de se former politiquement, elle peut interagir avec ses paires, militer et agir. Ce qui compte, c’est le rassemblement et la volonté de produire le changement. En un mot, c’est l’action. Son parcours de vie et ses opinions conflictuelles avec ses parents ont conduit sa volonté de s’engager. On ressent facilement ses sentiments lorsqu’elle s’exprime, la syndicaliste est passionnée. Pour Marie, c’est plus que de la politique, son engagement vient d’une conviction profonde : « Les opinions, tu peux les garder pour toi mais, ce que tu es, tu ne peux pas le nier ». « L’intime est politique. »

Cet été, avec l’UNEF, Marie était au cœur d’une mobilisation pour aider les étudiants à poursuivre leurs études. Le mouvement Sans Fac a permis à 30 personnes qui n’étaient acceptées dans aucune formation, d’entré à l’université grâce à la mobilisation de militants qui ont construit et proposé leur dossier. Pour l’étudiante, l’université est un lieu d’émancipation et d’élévation sociale. Elle le répète mais le slogan écrit sur le poster de la porte d’entrée du local l’exprime tout aussi bien « Être étudiant c’est avoir des droits, être à l’UNEF c’est les défendre ». Tout cet engagement, Marie a peur de le perdre. Contrairement aux autres étudiants, la jeune militante craint d’arrêter la fac. Elle sait qu’une fois son parcours terminé, elle ne pourra plus adhérer à l’UNEF et devra rentrer dans la vie active. Trouver un emploi. Marie confie qu’elle ne souhaite pas trouver un emploi en temps partiel, alors elle sait qu’elle aurait beaucoup moins de temps pour s’engager. Cependant, la jeune femme garde un projet en tête. Elle souhaiterait adhérer à un parti politique. Bien que Marie ne se prononce pas encore sur son choix, elle insiste sur un principe : « Pour moi comme le syndicat est un outil, le parti en est un aussi ».